Salon Victor Hugo

~~ Premier post~~

La soirée se déroulait on ne peut mieux. Paul-Henri circulait entre les tables, saluant par-ci par-là les différents dîneurs. Il s'arrêta alors à la table d'un homme, un producteur d'Hollywood, venu avec sa femme :

Monsieur bonsoir ! (*) Comment allez-vous ? Tout se passe bien ?

Il se tourna ensuite vers l'épouse du producteur et s'inclina :

Mes hommages, Madame. (*)

Puis arriva, derrière lui, celui que tout le monde connaissait comme étant le compagnon de Paulo, un dénommé John. Celui-là était avec lui depuis déjà deux mois, fait rare chez les petits amis du patron... Paul-Henri lui mit alors ostensiblement la main aux fesses.

Tu es resplendissant ce soir ! dit Paulo, avec son habituel accent français prononcé.

Après un furtif baiser à John, il continua sa tournée des tables, après lui avoir glissé :

Attends-moi à ma table...

Après deux-trois saluts, deux-trois courbettes, il vint finalement s'asseoir, à sa table, sous la grande fenêtre...

(*) en Français dans le texte.

Paulo posa alors la main sur l'épaule de John.

Fais-toi plaisir, ce soir. murmura-t-il.

Le jeune (22 ans, quand même) se pencha par-dessus la table pour embrasser le patron. Ce dernier claqua alors des doigts, et un Maître d'hôtel accourut immédiatement.

Apportez-nous deux homards. Et appelez le sommelier.
- Bien, Monseigneur. répondit l'homme, vêtu de blanc, en s'inclinant légèrement.

Tout cela, bien sûr, faisait partie du jeu. Paul-Henri les payait assez grassement, ses employés lui devaient donc bien ça ! Dans la minute qui suivit, le sommelier arriva.

Alors (*), Bob. Nous prenons du homard.

Robert réagit alors au quart de tour, s'éclipsant tout de suite, direction la cave, plutôt impressionante, du restaurant.

"Tu me gâtes trop..." dit alors John.
Mais c'est parce que je t'aime, mon poussin ! répondit Paulo en caressant doucement la joue de son boyfriend.

(*) en Français dans le texte

Réception

Réception

Lorsque Stephen dit que Paulo n'était pas obligé d'en faire autant, ce dernier se mit à rire.

Cher Monsieur (*), le client est roi, et la maison, à travers moi, se devait de vous dédommager. Et puisque ce soir je n'ai aucun invité, vous arrivez parfaitement !

Tous s'installèrent. Paulo était toujours face à John, ce qui faisait que le second couple se voyait placé de la même façon. Le sommelier arriva alors, avec un seau de glace, et l'on pouvait y apercevoir la bouteille du fameux Champagne. Il servit quatre coupes et Paulo en prit une, qu'il leva :

A votre santé, messieurs ! (*)

Il adressa un clin d'oeil à John et but une gorgée, avant de s'adresser à Stephen et Jake :

Alors (*), dîtes-moi, dans quel domaine excellez-vous ?

C'était là la meilleure preuve que sa colère était passée : il était de nouveau jovial et son côté bavard ressortait.

(*) en Français dans le texte

Réception

Stephen lui fit un petit sourire amusé alors qu'il lui expliquait qu'en fait, ils tombaient parfaitement bien pour être ses invités.

Il prit alors son verre, ainsi que son ami et les levèrent à leur tour. Steph n'avait plus aucun doute sur l'origine de leur hôte.

- Santé. En français dans le texte, mais tinter d'un bel accent anglophone. Il se débrouillait pourtant presque parfaitement dans cette langue. Son métier n'avait presque que des avantages.

D'ailleurs, le patron du restaurant leur demanda leur métier respectif.

- Je travaille dans le commerce des oeuvres d'arts.

- Et je les crée. Avec un petit sourire en coin. C'est vrai qu'avoir un ami comme Steph avait pas mal d'avantage pour un peintre comme lui.

- Et vous, John? Oui parce qu'il ne doutait pas de savoir ce que pouvait bien faire Paulo dans la vie.

John, qui n'avait pas ouvert la bouche, encore, se trouvait sollicité. Il ne put retenir un regard vers Paulo, et répondit finalement :

- Je suis étudiant.

La réponse surprendrait certainement, mais après tout, il n'avait que 22 ans... Et cela ne gêna absolument pas son compagnon, qui avait déjà auprès des habitués la réputation de ne coucher qu'avec des petits jeunes...

L'art ! J'adore l'art ! De la musique à la peinture, en passant par la sculpture, l'architecture... Que serions-nous sans l'art ? s'exclama Paul-Henri, qui avait apprécié le mot glissé en Français par Stephen.

Et vous touchez à tout ? Ou seul l'un de ces arts constitue votre profession ?

L'accent français était prononcé, mais c'était tout de même compréhensible...

Stephen ne laissa filtrer aucune émotion alors que le jeune homme lui répondait. C'est vrai qu'il avait la gueule de l'emploi, son compagnon semblait aimer la compagnie des jeunes. Enfin, il n'avait pas grand chose à dire non plus, après tout entre Jake et lui il y avait quand même 10 ans de différence, ce qui n'était pas rien.

Jake eut un sourire aux remarques de Paul-Henri.

- Pour ma part, je suis dans la peinture.

Et Steph qui venait de prendre une gorgée de son verre continua.

- Je suis un touche à tout. Tant que cela rapporte quelque chose... avec un petit sourire en coin, avant de se manger un léger coup de coude, discret, de la part de son compagnon, bien sur sans chercher à faire mal.

- Aucun respect pour l’art…

Steph eut un petit sourire amusé.

- Et vous avez d’autres cordes à votre arc, ou ce restaurant vous prend tout votre temps ?

John resta de nouveau silencieux. Etre sollicité l'avait déjà un peu surpris, alors il préférait ne rien dire, afin de ne pas dire de bêtise. Pour le rassurer, Paulo posa une main sur la sienne, avant de dire :

La peinture ! Ainsi vous devez avoir une galerie, certainement ?

Il but une gorgée de Champagne, avant de répondre :

Oh, non, le restaurant ne me prend pas tout mon temps. C'est une responsabilité, prendre toutes ces décisions, mais je n'y passe pas tout mon temps. J'aime la détente, le golf, la natation ! Le billard français, également...

Il s'interrompit et retira sa main de celle de John avec un sourire charmé. Et reprit à l'intention de ses invités.

Mais dites-moi, qu'est-ce qui vous ferait plaisir ? John et moi prenons du homard, peut-être souhaitez-vous aussi en profiter ?

Jake prit une gorgée de son verre et secoua légèrement la tête, négativement.

- Non, je n'ai pas de galerie à moi, j'expose juste certaines oeuvres, quand mon travail plait aux galeristes.

Ils écoutèrent ensuite avec attention les paroles de leurs hôtes, Stephen avec un petit sourire.

- Le billard français... qu'est-ce qui le différencie de "l'américain"?

Il n'était pas tellement au fait dans ce genre de jeu. Il haussa un peu les sourcils et regarda son compagnon quand Paulo proposa le homard, avant de revenir sur leur hôte et avec un léger signe d'acquiescement.

- Ca sera parfait.

La question de Stephen ravit Paulo ! Il avait ainsi l'occasion de parler de ce qu'il savait :

La différence fondatementale, il n'y a pas de trous, et seulement trois billes. L'objectif est de toucher avec l'une d'elles les deux autres. Et cela rapporte des points.

Il n'alla pas plus loin dans ses explications. Lorsque Stephen acquiesça pour le homard, Paul-Henri leva la main pour appeler le maître d'hôtel. Celui-ci se libéra et accourut.

Quatre homards. Vous apporterez aussi le vin. souffla le propriétaire.

Alors que le serveur s'éclipsait, Paulo but encore un peu de Champagne, sa coupe se vidait.

Et vous ? Vos activités ?

Stephen fit un petit mouvement de la tête aux explications du Français.

- Ah oui, je vois un peu mieux le tableau.

Sans mauvais jeu de mot bien entendu. Et voilà que l'homme s'intéressait à leurs activités... hum... Steph ne pouvait pas vraiment parler de sa passion première, le vol, ça serait quand même mal vu!

- J'apprécie particulièrement l'équitation (ouais vu le nombre de cavalier qu'on a déjà sur le forum, un de plus... xD), le squash... enfin quand le travail ne me prend pas tout mon temps.

- Ce qui est rare d'ailleurs, avec un petit sourire. Personnellement, j'aime ce qui est un peu extrême. Posant son regard sur le plus jeune de l'équipe qui était bien silencieux et qu'il fallait mêler un peu à la conversation. Et vous? A part vos études... des hobby?

Les deux invités exprimèrent chacun à leur tour leurs hobbies avant qu'une nouvelle fois John ne soit mêlé à la conversation. Paulo lui adressa un sourire encourageant, et il répondit donc, mais d'une voix peu assurée :

- Et bien, je pratique le tennis, mais je partage aussi les activités de Paulo...

Il entendait la natation ou le golf, libre à chacun de s'imaginer des choses...

Oui, je l'initie au golf, mais il y a encore du travail ! s'exclama Paul-Henri en éclatant de ce rire reconnaissable.

Le Maître d'hôtel revint et murmura à son employeur :

"Monseigneur, quand dois-je envoyer les homards ?"
Je vous le dirai, Maître d'hôtel.

Ce dernier acquiesça et disparut de nouveau. John ne semblait toujours pas à l'aise, il vida sa coupe, ce que fit Paulo dans la foulée.

Et bien Messieurs, lorsque vous êtes prêts, je peux "faire marcher" les homards.

Le manque d'assurance du jeune ne manqua pas de marquer les deux hommes, mais ils n'en firent pas plus car, il fallait sûrement juste le mettre un peu plus à l'aise.

Oh pour s'imaginer... il n'y avait pas besoin de chercher très loin, c'était évident mais bon, nos deux amis étaient pour le moins civilisé quand même.

Steph fit un petit sourire amusé alors que Paul-Henri faisait une remarque à propos de son ami et du golf, avant que tout le monde ou presque ne vide sa coupe de champagne.

- Je crois qu'il n'y a plus besoin d'attendre plus, monsieur.

Il avait légèrement tiquer sur le "monseigneur" utilisé par le maître d'hôtel, mais ne préféra pas faire de remarque... sait-on jamais.

Très bien. dit simplement Paul-Henri avant de faire signe au Maître d'hôtel qui fila à la cuisine.

Puis il se tourna de nouveau vers ses invités. Personne n'aurait pu croire que la soirée avait été entachée d'une colère fatale au réceptionniste...

Etes-vous tous deux Américains ? Je n'ai absolument aucune oreille pour les accents, à moins qu'ils ne soient aussi évidents que le mien.

Une nouvelle fois, son rire caractéristique résonna dans la pièce. Lorsqu'il retrouva son sérieux, ce fut pour remarquer que les homards arrivaient déjà. Chacun fut donc servi.

Homard braisé, coupé en deux, sauce aux fruits de mer, recette spéciale du chef ! s'exclama Paulo en prenant sa serviette.

Et bon appétit, messieurs !

L'homme s'intéressa à leurs origines, mais ils n'eurent pas le temps de répondre, que déjà les plats arrivaient!

- Pour un service rapide...

- C'est rapide, répliqua Stephen.

Et puis, ça ne coûtait rien, quelques compliments parfois. Steph écouta alors la description du plat avec intérêt, c'est que ça avait l'air bon en plus de ça!

- Bon appétit.

Il ne se fit pas prier et attaqua le repas sans plus attendre, oui il avait quelque peu fin depuis la fin d'après-midi.

Mais il pensa quand même à répondre au français.

- Non, anglais pour sa part, irlandais pour la mienne.

- Même si je suis natif de New York.

- Et vous? La France ne vous manque-t-elle pas?

Ce n'était pas bien difficile de deviner d'où il pouvait bien venir, rien qu'au nom du restaurant en fait.

Paulo sourit à la remarque sur la vitesse. D'habitude, le service n'était pas aussi rapide, mais avec le patron, mieux valait en général ne pas trop traîner... Paulo, lui, profita de l'arrivée des plats pour garder le silence. Au moins, il avait un bon prétexte pour ne pas parler... Stephen était Irlandais, Jake Anglais mais né à NYC.

Oh si, elle me manque. Mais j'y retourne lorsque l'occasion se présente. Parfois je me demande pourquoi j'ai quitté le plus beau pays du monde... répondit-il ensuite, en prenant un air nostalgique tout à fait convaincant...

Le sommelier arriva ensuite avec le vin et le présenta :

- Savennières Roche-aux-Moines 1991.

Paulo goûta avant d'approuver, et chacun en eut son verre rempli.

Vin blanc de Loire, parfait pour le homard.

Stephen écouta le français parler de son pays, un petit sourire en coin furtif passa sur ses lèvres, alors que le patron du restaurant faisait remarquer que la France était sûrement le plus beau pays du monde! Typiquement français, quoique... quand on était patriotique en général, le pays d'où l'on venait était de toute façon le plus beau.

- J'en ai en effet, quelques bons souvenirs.

L'avantage de son métier c'est qu'il devait souvent voyager. Ce qu'il aimait particulièrement d'ailleurs. Et quand il pouvait embarquer Jake avec lui, c'était encore mieux, d'ailleurs Paris...

Il regarda le maître d'hôtel servir le vin, avant d'écouter les dires des deux hommes, puis prit son verre et le leva.

- Santé et encore merci pour l'invitation.

Oh mais je vous en prie, il était tout à fait normal que vous ayez une compensation !

Paulo sourit en levant son verre. John fit de même.

Pour tout avouer, j'aurais regretté de ne pas vous avoir à ma table ce soir ! Vous m'êtes fort sympathiques ! lança-t-il ensuite, alors qu'il posait son verre et prenait une bouchée de cet excellent homard.

Le cuisinier, profitant d'une acalmie en coulisse, se présenta et vint jusqu'à la table. Paul-Henri posa sa fourchette et le désigna de la main :

Messieurs, mon chef cuisinier, le meilleur que vous trouverez aux Etats-Unis : Jean-Luc Lemoine !

Ce dernier inclina la tête.

- Bonsoir, tout se passe-t-il bien pour vous ?

Stephen fit un sourire de reconnaissance à Paul-Henri, avant de croiser le regard de son homme qui semblait tout aussi "amusé" de la situation que lui.

- Je pense que nous pouvons vous retourne le... compliment.

Vrai que pour le moment, il semblait tout aussi sympathique. Peut-être que ça ne durerait pas, mais il ne voyait pas ce qui pourrait, pour le moment, tâcher le repas.

Et voilà que le cuisinier faisait son apparition. Stephen leva les yeux sur lui et lui fit un sourire poli alors que leur hôte faisait les présentations.

- Enchanté. Oh c'est parfait, votre homard est délicieux.

D'ailleurs, il ne se forçait pas pour le dire, Jake fit un mouvement de la tête pour appuyer les dires de son ami, tout en continuant à manger, c'est vrai que c'était délicieux.

Le cuisinier prit un air flatté et exécuta une courbette.

Oui, bon, ça va. dit alors Paul-Henri avec un petit geste de la main qui signifiait clairement "vous pouvez disposer".

Le maître de maison se tourna ensuite vers Stephen. Le compliment lui était revenu, excellent, cet homme était bien éduqué, très sympathique, il avait tout pour plaire à Paulo. Ce dernier but une gorgée de vin et jeta un regard à John, plus muet qu'une tombe.

Eh bien, mon poussin, tu ne participes pas à la conversation ?

John leva alors la tête de son homard et esquissa un sourire gêné.

- Si, si, bien sûr, c'est que...

Paul-Henri lui sourit. Et le jeune sembla se détendre, mais il n'était pas dit qu'il participerait plus...

Vous êtes donc tous deux Britanniques ! Vos îles respectives ne vous manquent pas ?

Paul-Henri avait bien été questionné sur la France, il faisait donc de même avec l'Irlandais et l'Anglais ! John étant Américain, il ne se sentait pas concerné, mais il fit un effort en prenant un air intéressé, ce qui d'ailleurs fit de nouveau sourire Paulo.

Jake releva alors la tête, tandis que Paula faisait remarquer qu'ils étaient tout deux Britanniques et partit dans un léger rire franc et amusé.

- Terrain glissant, faites attention, les irlandais n'aiment pas qu'on dise ce genre de chose, ils sont très susceptibles. Avec un petit sourire, ce n'était pas très grave, mais il connaissait son ami un minimum. Sinon pour ma part, pas vraiment.

Stephen haussa légèrement les sourcils quand le français fit sa remarque sur le fait qu'ils étaient tout deux britanniques, mais puisque Jake prenait les rênes de la conversation, il secoua légèrement la tête et rassura leur hôte.

- Oui enfin, je ne vais pas non plus lui sauter à la gorge pour cela. Il prit une gorgée de son verre. Parfois il m'arrive d'avoir le mal du pays, mais puisque je peux presque y retourner quand bon me semble, le manque ne se fait pas trop ressentir.

Pour la première fois depuis le début du repas, ce fut John qui prit l'initiative ! Et il devança son homme :

- Oh, vous savez, lui et la géographie, ça fait deux !

Il souriait visiblement content de lui, et jeta un regard amusé à Paulo. Celui-ci parut stupéfait sur le coup, mais il lui rendit son sourire. Maintenant qu'il se décoinçait, ça n'était pas le moment de détruire sa motivation.

Mmmmh oui, le mal du pays... Mais on peut vite l'oublier lorsque l'on est dans son élément ! s'exclama Paul-Henri en écartant les bras et en embrassant du regard tout le restaurant (tout le salon, en fait).

Puis il reprit une attitude plus digne et termina la dégustation de son homard.

Vous ne croyez pas ? ajouta-t-il, tout de même.

Jake et Stephen regardèrent John avec le même sourire amusé, il se déridait enfin, ce n’était pas un mal.

Stephen revint alors sur Paulo, alors qu'il faisait la remarque qu'on pouvait vite l'oublier si on était dans son élément. Il fit un signe de la tête approbateur.

- En effet. On l'oublie bien vite.

Et puis, même s'il ne le disait pas, puisqu'il bossait pour O'Brian, c'était rare qu'il ne se sente pas comme au pays, entouré de tout ces irlandais.

Il finissait gentiment son assiette, dégustant comme il se le devait, cet homard.

Les homards furent donc terminés en silence, le sommelier était repassé pour combler le vide dans les verres. Alors que le serveur venait prendre la vaisselle sale, Paulo reprit la conversation, s'adressant à Jake :

Dîtes-moi, que peignez-vous ? Des monuments, des personnes, des paysages ?

John, vraiment déridé, ajouta, avec un air espiègle :

- En réalité, il cherche un tableau qui pourrait aller là.

Il montra un emplacement vide, à droite de la fenêtre. Et poursuivit :

- Le précédent a dû être retiré...

Mais il ne précisa pas qu'un caprice du patron avait conduit un couteau à percer la toile... Paul-Henri hésita un moment, puis éclata de rire.

Si c'est pour dire des bêtises, mon poussin, tu étais bien plus mignon quand tu ne disais rien.

Et il rit de plus belle, cette fois accompagné de John, dont le rire était tout de même plus discret...

Jake releva la tête, puisque c'était à lui que l'homme s'adressait. Il allait répondre, quand le compagnon du maître de maison, enchaîna. Il l'écouta alors amusé, avant de regarder l'endroit où il manquait un tableau. Avant de revenir sur ses hôtes.

- Et bien, c'est un style plutôt art abstrait. Pas sur que cela puisse convenir à votre établissement.

Stephen restait silencieux tout en écoutant la conversation, avec un petit sourire amusé au coin des lèvres.

Jake répondit que ses tableaux ne conviendraient pas, car ils étaient abstraits...

J'adore l'art abstrait ! C'est vrai que cela ne correspond pas au restaurant, mais l'appartement pourrait être accueillir l'une de vos oeuvres ! s'exclama Paulo.

Il reprit un air sérieux et ajouta :

J'ai acheté un duplex, récemment, et je l'ai fait décorer en moderne, et justement, je cherche des tableaux abstraits. Il faudrait que j'en vois.

John, de son côté, leva les yeux au ciel. On le savait déjà, qu'il était riche ! Pas besoin d'en rajouter... Paul-Henri, qui s'en était rendu compte, changea de sujet et appela :

Maître d'hôtel, les cartes des desserts !

Et celles-ci furent amenées.